Le 30 mars 1949, Jacques Roumégoux épouse Licha - dite Alice - Carnasciali (1928-2012). Elle l’assiste dans son travail en repiquant les photographies. Leur fille unique Martina - dite Tina - naitra le 15 septembre 1951.
Le 30 mars 1949, Jacques Roumégoux épouse Licha - dite Alice - Carnasciali (1928-2012). Elle l’assiste dans son travail en repiquant les photographies. Leur fille unique Martina - dite Tina - naitra le 15 septembre 1951.
Étienne Grillou, rédacteur de La Dépêche du Midi et directeur de La Revue du Tarn, écrit en 1958 : « Avec Jacques Roumégoux, nous entrons chez les abstraits. On remarque le mouvement, la richesse et le travail des couleurs. Ici les titres n'ont plus de sens. Il faut se laisser prendre par l'harmonie et le mouvement. », et : « Jacques Roumégoux est un abstrait. Ses masses tournoient, semblent vouloir s'évader du cadre. Nous nous souvenons de ses constructions équilibrées de naguère. La rapide évolution de Roumégoux dont les matières sont fort belles a surpris ceux qui l'avaient déjà classé. On sent qu'en véritable artiste, Roumégoux travaille pour lui et jouit de ses propres découvertes. »
Exposée au Salon d'Automne de l'année 1990, la toile Hommage à Carlos Gardel de Jacques Roumégoux est remarquée par Michel Plasson. EMI Classics en acquiert les droits de reproduction afin d'illustrer l'album Tangos, sorti en 1992, joué par l'Orchestre national du Capitole de Toulouse sous la direction du chef d'orchestre.
Jacques Roumégoux décède le 31 octobre 1991 à Castres.
En 1989, Jacques Roumégoux présente neuf toiles lors de la rétrospective Castres 3 ateliers 1946-1976 organisée par le Centre Régional d'Art Contemporain de Toulouse-Labège en Haute-Garonne. Cette importante exposition fera date : elle met en lumière la foisonnante activité des arts plastiques qui règna au sein de la ville de Castres durant trente ans, notamment du mouvement abstrait qui s’y développa.
Jacques Roumégoux ne rompt pas définitivement avec la figuration : à partir du milieu des années 80, il consacre les dernières années de sa carrière de peintre à l'hyperfiguration. Ses tableaux hyperréalistes sont exposés au Salon d'Automne à Paris de 1989 à 1991 et en 1998, et par les galeries Amyot à Paris en 1990 et Roger Betti à Toulouse en 1991 lors d’expositions personnelles.
Au cours de la décennie 70, Jacques Roumégoux fait la connaissance de l’écrivain et poète Jospeph Delteil et intervient en tant que photographe auprès de François Desnoyer à la demande de ce dernier. Il entretient des relations épistolaires avec les deux artistes et séjourne à plusieurs reprise chez Delteil à Grabels dans l’Hérault.
Ernest et Marie Roumégoux résident et exploitent un cinéma à Albi. Au milieu des années 20, ils emménagent à Castres où ils deviennent propriétaires d’un bar. Le couple aura deux fils : Jacques, le 9 décembre 1927, et Christian, le 13 novembre 1946. Prédisposés à la pratique des arts, l’ainé étudiera la musique, la peinture et la photographie, et le benjamin deviendra auteur de bandes dessinées, adoptant le pseudonyme Goux.
Jacques Roumégoux étudie le solfège dès l’âge de 8 ans, s’adonne à l’accordéon quatre ans plus tard, et forme son premier groupe, Jacques Roumégoux et ses Rythmes, dans l’immédiat après-guerre. Mélomane averti, il apprend en outre à jouer du bandonéon, de la guitare et du saxophone. Tout au long de sa vie, il intègrera de nombreuses formations musicales : orchestres et jazz-bands, notamment le Bodo-Jazz au sein duquel il est surnommé Jack Sydney Roumegchet.
En 1942, Jacques Roumégoux s’initie aux arts plastiques - il suit l’enseignement du professeur Gasnier au cours municipal de dessin - et à la photographie. Il fera de cette dernière son métier et prendra la succession du photographe Gaston Vallat qui excerce dans un commerce de la rue Villegoudou à Castres : le magasin-studio Jack-Photo ouvre à la fin de l’année 1949. Jack, le photographe Roumégoux, sera, trois décennies durant, correspondant pour le journal quotidien La Dépêche du Midi.
Après une période figurative, peignant régulièrement sur le motif, Jacques Roumégoux s’oriente vers l'abstraction au début des années 50 et s’y consacrera exclusivement. Instinctive, sa peinture est gestuelle : elle allie couleurs, rythmes et masses ; elle ne cessera de se renouveler durant les quatre decennies de la carrière du peintre. Pour Jacques Roumégoux, « On ne fait de la bonne peinture qu’en oubliant le sujet. » L’artiste apprend les techniques de l’estampe, transcrivant ses recherches picturales en gravure et les ouvrant à diverses expérimentations : coloration des plaques ou des impressions, utilisation de matériaux inhabituels dans cette discipline tels des tissus et des végétaux en guise de matrices.
En 1970, une assemblée de pataphysiciens se réunie à l'Atelier 7 à Castres lors du vernissage de l’exposition consacrée à Jacques Roumégoux : « Samedi soir, à l’ Atelier 7, les peintures de Jacques Roumégoux servaient de décor à l’assemblée de la Faculté de Catachimie, la deuxième dans notre ville. Les maîtres catachimistes de Toulouse, après avoir fait une entrée discrète, prirent place à la table, et plusieurs allocutions d’usage et discours de bienvenue, dont l’un en serbo-croate, furent prononcés. Le maître pataphysicien castrais, M. Cambos, devait ensuite, devant une toile de J. Roumégoux représentant Le nuage rouge, nous parler de ce dit nuage avec un grand talent oratoire et une grande force de persuasion. » (H. P., Atelier 7 à droite de L'Agout : soirée rive gauche, La Dépêche du Midi, 5 février 1970.)
Grand facétieux, Jacques Roumégoux - qui s’essaie à la ventriloquie et baptise sa marionette Arthur Fox à poils durs - est intronisé au sein de la Faculté de Catachimie et participe assidûment aux burlesques cérémonies organisées par ses membres. Il se lie d’amitié avec Gil (1940-2023), Régent du Collège de Pataphysique, qui lui propose de collaborer à la réalisation d'objets loufoques tels la Bibliothèque du 21e siècle et le Radiateur de glace. Fidèle aux préceptes catachimiques, Jacques Roumégoux fabrique la Cocasserie accessoire, une sculpture-machine inutile qui sera exposé à Castres au Salon du Granit en 1973 et à l’Atelier 7 en 1992.
Les deux premières expositions personnelles de peintures de Jacques Roumégoux sont organisées par les galeries Granier à Castres en 1956 et L’Atelier à Toulouse en 1965.
Soucieux de développer la notoriété du Musée Goya, Jacques Roumégoux et Gaston Poulain, conservateur du musée, mettent en place une politique de communication innovante : toutes les personnalités de passage à Castres et qui visitent le musée sont systématiquement photographiées. Les clichés sont ensuite envoyés à La Dépêche du Midi qui publie de nombreux articles sur la vie culturelle castraise. Durant plus de trente ans, Jacques Roumégoux photographie par ailleurs la ville de Castres et ses habitants, ses amis peintres et leurs œuvres, ainsi que les manifestations culturelles : expositions, conférences, concerts, etc.
L'artiste participe à Tendances de l'Art Actuel, « une retentissante exposition de peinture abstraite » (Jean-François Alquier, Les joies de l'abstraction, La Dépêche du Midi, 8 février 1955.) organisée par la Galerie Granier à Castres en 1955 : les œuvres des peintres de l'Atelier d'Art Plastique Castrais sont confrontées à celles de Jean-Michel Atlan, Óscar Domínguez, Jacques Doucet et Albert Gleizes.
Au sortir de la guerre, les artistes de Castres ont le désir de travailler en groupe et exposer ensemble leurs travaux. Trois ateliers seront créés dont l’Atelier des Monges en 1950. Jacques Roumégoux sera membre de l'Atelier d'Art Plastique Castrais, créé en 1952, puis membre fondateur et vice-président de l'Atelier 7, créé en 1969.
biographie
Le 7 décembre 2023, 6384 négatifs, provenant du fonds photographique de Jacques Roumégoux, entrent aux archives municipales de Castres via sa médiathèque. Cet ensemble porte sur la vie quotidienne de la ville, de sa région et de leurs habitants entre 1964 et 1969.